Pour la plupart des flottes, la transition écologique se traduit par l’électrification des parcs automobiles et par l’adoption de moyens de déplacement alternatifs. Chaque année, plus de la moitié des immatriculations de voitures particulières représentent les flottes de véhicules de société.
Près d’un véhicule particulier (VP) neuf immatriculé sur deux rejoint les flottes de véhicules d’entreprises privées ou du secteur public.
Electrification des flottes auto

L’électrification des parcs de flotte s’accélère en France, selon la prévision, on aura un parc électrifié à 49% d’ici 2030. Engagées dans la transition énergétique, les entreprises ont aujourd’hui recours à plusieurs stratégies pour limiter l’empreinte CO2 de leur parc automobile. Si l’électrification et la mise en place de l’autopartage sont les solutions les plus envisagées, d’autres dispositifs comme le crédit mobilité gagnent en notoriété.
Pour les professionnels, les véhicules électriques demeurent intéressants car les coûts d’entretien et en énergie (électricité) sont significativement moindres que pour des véhicules thermiques.
Nouvelles stratégies

Longtemps dominées par le diesel jusqu’alors bien adapté à une utilisation intensive et aux kilométrages annuels élevés, caractéristiques des déplacements professionnels, les flottes des entreprises commencent à convertir leur parc. Contraints par les réglementations, animés par une prise de conscience écologique ou par une rentabilité économique naissante, ou encore pour améliorer leur image, les gestionnaires de flottes s’orientent vers des motorisations plus propres. L’indicateur le plus parlant et le plus utilisé est le coût total de détention du véhicule (TCO), calculé sur toute la durée de vie du véhicule en tenant compte de la dépréciation du véhicule et des coûts opérationnels.
Éligibilité et fonctionnement
Les professionnels peuvent bénéficier de la déduction fiscale sur l’amortissement, de l’exonération de la taxe sur les véhicules de société et de la carte grise, d’un abattement sur l’avantage en nature, ou encore une récupération de la TVA sur la consommation d’électricité. Ces aides peuvent s’accompagner de subventions supplémentaires versées par les collectivités locales. Pour soutenir la transition, une multiplication des aides financières et programmes de financement est mise en place. Le passage aux véhicules électriques ne peut se faire sans l’installation de bornes de recharge pour les parcs de véhicules. Afin de compléter les initiatives publiques de soutien à l’électromobilité et d’intensifier l’implantation des bornes sur le territoire, le Ministère de la transition écologique a reconduit le programme CEE Advenir pour 2020-2023. Ce dispositif prévoit une aide financière, allant jusqu’à 960€ par point de charge, pour l’installation d’un total de 6 000 bornes de recharges en entreprise.
Un enjeu de taille
De nombreux mécanismes « soutiennent encore les véhicules de société polluants ». En particulier en ce qui concerne les sanctions prévues par la loi qui pourraient mettre à mal l’objectif d’atteindre les 75 % de véhicules à faibles émissions en 2030 dans les parcs.
Dans ces démarches d’électrification, les entreprises font également face à des enjeux plus complexes qu’avec des véhicules thermiques, notamment lorsqu’il s’agit de véhicules professionnels, car il n’est pas toujours possible d’installer une borne de recharge au domicile des employés. Un changement de fiscalité permettrait l’arrivée d’un million de véhicules électriques à batterie supplémentaires dans les flottes d’ici 2030. Le double des prévisions actuelles, soit 97 % des ventes de véhicules de société.
Par ailleurs, l’augmentation conséquente de la part de véhicules électriques et hybrides au sein des flottes entraîne l’émergence de nouveaux modèles d’affaires et de services innovants, sur lesquels les acteurs de l’automobile et de l’énergie se positionnent pour bénéficier des nombreuses opportunités commerciales qui accompagnent ce mouvement. A noter que la suppression progressive, sur cinq années, des déductions d’amortissement pour les véhicules polluants est primordiale si l’on veut faire évoluer le secteur.