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Les ingénieurs et urbanistes déploient une grande variété de dispositifs pour inciter les automobilistes à lever le pied. Si ces ralentisseurs contribuent à la sécurité routière, leur installation doit suivre des règles bien précises. Petit tour d’horizon des principaux types de ralentisseurs et des contraintes réglementaires qui s’y appliquent.

Ralentisseurs surélevés

Pour encourager la réduction de la vitesse, l’une des solutions les plus courantes consiste à surélever la chaussée. Face à ce type d’obstacle, les conducteurs sont contraints de ralentir s’ils veulent préserver leur véhicule.

• Le dos d’âne
  Le dos d’âne, également appelé cassis ou gendarme couché, est le ralentisseur surélevé le plus répandu. De forme arrondie, il mesure généralement dix centimètres de haut et s’étend sur toute la largeur de la chaussée. Il est fréquemment utilisé pour inciter à ralentir à l’approche d’un passage piéton, mais il est interdit de placer un passage piéton directement sur le dos d’âne : celui-ci doit toujours être situé juste après.

• Le ralentisseur trapézoïdal
  Contrairement au dos d’âne, le ralentisseur trapézoïdal présente un plateau central plat encadré de deux rampes. Il accueille obligatoirement un passage piéton à son sommet. Sa hauteur maximale est également de dix centimètres.

• Le coussin berlinois
  Plus récent, le coussin berlinois est une plaque rectangulaire en caoutchouc ou en béton, aux angles arrondis, qui n’occupe pas toute la largeur de la chaussée. Il est conçu pour permettre aux deux-roues de le contourner, bien que certains cyclistes et motards le jugent glissant par temps humide.

• Les bandes sonores
  Les bandes sonores, ou rugueuses, sont moins hautes que les dos d’âne. Disposées perpendiculairement à la route, elles génèrent un bruit caractéristique au passage des véhicules, ce qui incite à ralentir. On les rencontre souvent à l’entrée des péages.

• Les ralentisseurs pour voies privées
  Moins hauts (environ sept centimètres), ces ralentisseurs jaunes et noirs sont exclusivement réservés aux voies privées, comme les parkings de centres commerciaux ou d’hôpitaux.

 

Modifications du tracé de la chaussée

Au-delà des obstacles surélevés, d’autres dispositifs modifient le tracé de la chaussée pour contraindre les automobilistes à adapter leur allure.

• Le créneau
  Il s’agit d’une modification du tracé qui transforme une ligne droite en courbe sur plusieurs dizaines de mètres. Les conducteurs doivent réduire leur vitesse pour suivre la route. Ce type d’aménagement est fréquent près des écoles.

• La chicane
  Variante du créneau, la chicane consiste en plusieurs avancées de trottoir alternées, espacées d’une quarantaine de mètres. Elle oblige également à ralentir pour franchir chaque obstacle.

• L’écluse
  L’écluse réduit la largeur de la chaussée à une seule voie grâce à une avancée du trottoir. Les usagers doivent s’arrêter pour laisser passer les véhicules venant en sens inverse.

 

Des ralentisseurs soumis à des règles strictes

La conformité des ralentisseurs fait régulièrement l’actualité. Chaque type de ralentisseur est encadré par des normes précises, notamment le décret du 27 mai 1994. En théorie, leur installation est autorisée uniquement :

• En agglomération ou sur certaines voiries spécifiques

• Dans les zones où la vitesse est limitée à 30 km/h

• Sur des voies dont la pente ne dépasse pas 4 %

• À plus de 200 mètres d’un virage

• Sur des axes dont le trafic ne dépasse pas 3 000 véhicules par jour.

 

La signalisation doit également être conforme à la réglementation. Par exemple, pour un dos d’âne, il est obligatoire de :

• Marquer la partie montante du ralentisseur avec trois triangles blancs

• Placer un panneau de limitation de vitesse à 40 ou 50 mètres de l’obstacle

• Installer un panneau triangulaire représentant un dos d’âne à la même distance

• Ajouter éventuellement un panneau rectangulaire bleu à hauteur du ralentisseur

 

En respectant ces règles, les ralentisseurs remplissent pleinement leur rôle : sécuriser les usagers de la route sans nuire à la circulation.