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Le permis de conduire peut être soumis à diverses mesures administratives ou sanctions judiciaires, qui peuvent prêter à confusion. Pour mieux comprendre ces termes, nous allons examiner les différences entre la suspension, l’invalidation et l’annulation du permis de conduire.
Qu’est-ce que la suspension du permis de conduire ?
La suspension du permis peut être classée en deux catégories : suspension administrative et suspension judiciaire. Chacune a ses propres modalités et raisons d’application.
Suspension administrative
La suspension administrative est décidée par un préfet ou un sous-préfet. Elle peut intervenir pour plusieurs raisons, notamment :
- Conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants : Cela inclut les cas où le taux d’alcool dépasse la limite légale ou lorsque le conducteur refuse de se soumettre à des tests.
- Excès de vitesse : Une infraction significative, comme un excès de vitesse de 40 km/h ou plus.
- Accidents graves : Si un conducteur est impliqué dans un accident ayant causé des blessures ou la mort, et qu’il existe des raisons de soupçonner qu’il a commis une infraction.
- Multiples infractions : Par exemple, utiliser son téléphone au volant tout en commettant d’autres infractions (excès de vitesse, non-respect des règles de priorité, etc.).
La durée maximale d’une suspension administrative est généralement de six mois. Cependant, elle peut être prolongée jusqu’à un an dans des cas spécifiques, comme les accidents mortels. Pendant cette période, le permis est conservé par l’administration. En cas de non-respect de cette mesure, le conducteur risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre 4 500 euros.
Suspension judiciaire
La suspension judiciaire est prononcée par un juge à la suite d’une infraction au code de la route. Elle peut parfois faire suite à une suspension administrative. Les infractions qui peuvent entraîner une suspension judiciaire incluent :
- Délit de fuite
- Refus de se soumettre aux dépistages
- Excès de vitesse supérieur à 30 km/h
- Conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants
- Atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité physique d’une personne
Lors d’une audience au tribunal, le juge peut imposer une suspension comme peine principale ou complémentaire. La durée maximale pour une suspension judiciaire varie : elle peut aller jusqu’à cinq ans en cas d’homicide involontaire et trois ans pour les autres infractions. Si une suspension administrative a déjà été prononcée, elle sera remplacée par la sanction judiciaire.
L’invalidation du permis : que signifie-t-elle ?
L’invalidation du permis se produit lorsque le conducteur a épuisé tous ses points. Voici les démarches pour récupérer son permis après une invalidation :
Conducteur avec moins de 3 ans de permis
Si le conducteur a obtenu son permis depuis moins de trois ans et qu’il subit une invalidation, il doit attendre six mois avant de pouvoir demander un nouveau permis. Ce délai est prolongé à un an s’il a déjà perdu son permis pour solde nul. Après cette période, il devra passer un test psychotechnique et une visite médicale avant de pouvoir repasser le code et l’examen pratique.
Conducteur avec plus de 3 ans de permis
Pour ceux qui ont leur permis depuis plus de trois ans, le délai d’attente reste également six mois après l’invalidation. Toutefois, s’ils ont récidivé au cours des cinq dernières années, ce délai sera porté à un an. Ils doivent également passer un test psychotechnique et une visite médicale, puis repasser le code dans un délai de neuf mois suivant l’invalidation. Contrairement aux conducteurs novices, ils ne sont pas tenus de repasser l’examen pratique.
L’annulation du permis : quelles conséquences ?
L’annulation du permis est une mesure plus sévère qui intervient généralement après des infractions graves nécessitant une audience devant un juge. Dans certains cas, cette annulation peut être automatique. Voici quelques exemples d’infractions entraînant cette sanction :
Infraction | Type d’annulation | Durée d’interdiction |
---|---|---|
Conduite sous l’emprise de stupéfiants | Sur décision du juge | Maximum 3 ans |
Récidive sous stupéfiants | Automatique | Maximum 3 ans |
Conduite en état alcoolique | Sur décision du juge | Maximum 3 ans |
Récidive en état alcoolique | Automatique | Maximum 3 ans |
Refus des vérifications d’alcoolémie | Sur décision du juge | Maximum 3 ans |
Récidive refus vérifications | Automatique | Maximum 3 ans |
Atteintes involontaires aggravées (incapacité > 3 mois) | Automatique | Maximum 10 ans |
Homicide involontaire aggravé | Automatique | Maximum 10 ans |
Récidive homicide involontaire aggravé |
Automatique | 10 ans + possibilité d’interdiction définitive |
L’annulation entraîne une interdiction totale de conduire tout véhicule nécessitant un permis. Dans certains cas graves, comme la récidive en état d’ivresse ou sous stupéfiants, le juge peut interdire la conduite même des véhicules sans permis.
Recours contre les décisions
Les conducteurs ont la possibilité d’introduire un recours dans les dix jours suivant la décision d’annulation auprès d’une cour d’appel. Une fois la période d’annulation écoulée, pour obtenir un nouveau permis, ils devront passer un contrôle médical ainsi qu’un examen psychotechnique. S’ils ont leur permis depuis plus de trois ans au moment de l’annulation, ils n’auront qu’à repasser le code ; s’ils l’ont depuis moins longtemps, ils devront également repasser l’épreuve pratique.
Conclusion
Comprendre les distinctions entre suspension, invalidation et annulation du permis est essentiel pour tout conducteur afin d’éviter des sanctions sévères et préserver son droit à conduire. En cas d’infraction au code de la route ou si vous êtes confronté à ces situations complexes, il est conseillé de se renseigner auprès des autorités compétentes ou d’un avocat spécialisé en droit routier pour obtenir des conseils adaptés à votre situation.
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